Incertitude en rhumatologie : étude qualitative - 30/11/20
Riassunto |
Introduction |
« Il n’y a pas de maladies il n’y a que des malades ».
Malgré les progrès phénoménaux réalisés ces dernières décennies dans notre discipline, en physiopathologie, diagnostic, thérapeutique, la rhumatologie clinique reste confrontée à l’incertitude. Cette composante essentielle influençant notre pratique quotidienne, n’a pas encore fait l’objet de recherche.
Cette étude a pour objectif d’explorer les différentes représentations et formes d’incertitudes en clinique, chez les rhumatologues alsaciens et d’en approfondir les particularités, de dégager du sens à l’incertitude, de relier les divers éléments des situations incertaines pour améliorer la compréhension du phénomène en le révélant sous toutes ces facettes.
Patients et méthodes |
Nous avons utilisés les outils de la « groundedtheorie » ou théorisation ancrée développés par Glaser et Strauss en 1967 [1 ]. Elle est empirique et inductive. Nous avons mené une étude qualitative transversale, multicentrique, basée sur de l’observation participante et 17 entretiens individuels semi-directifs. L’observation participante, méthode empruntée au domaine de l’anthropologie médicale a été réalisée dans le service de rhumatologie de Colmar. Concernant les entretiens, les rhumatologues interrogés avaient des modes d’exercices variés, hospitaliers universitaires et non universitaires et libéraux. Les données collectées, via les entretiens, ont été intégralement retranscrites. Le codage a été réalisé à l’aide du logiciel NVIVO. Une analyse thématique de premier ordre a consisté à étiqueter l’ensemble des éléments du corpus puis dans un deuxième temps un travail de catégorisation a permis de créer des liens entre les codes, pour susciter l’abstraction et la conceptualisation.
Résultats |
Parmi les 17 rhumatologues interrogés (7 femmes), l’âge moyen était de 40,6 (ET±11,2 ans), on comptait 3 internes, 3 professeurs, 4 praticiens hospitaliers, 2 assistants spécialistes, et 5 rhumatologues libéraux. L’incertitude est une donnée essentielle et omniprésente de la pratique rhumatologique. Trois grands types d’incertitudes ont pu être individualisés. L’incertitude liée aux limites de la connaissance scientifique, aux difficultés de diagnostic, à la nosologie rhumatologique. L’incertitude liée à la difficulté d’adapter le savoir théorique fondé sur les preuves aux cas particuliers du malade. L’incertitude relationnelle entre le médecin et son patient, source de tension, avec mise en jeu de la confiance qui est importante pour les cliniciens. L’incertitude semble plus grande chez les praticiens expérimentés mais mieux tolérée. Elle possède des vertus, elle peut être stimulante, elle influe sur la décision, mais elle peut également être délétère, inhibitrice et responsable de biais cognitifs.
Discussion |
L’incertitude est reconnue comme un invariant en rhumatologie. Elle est liée aux caractères complexes et multifactoriels des pathologies, à la subjectivité de sa séméiologie et à l’interaction médecin malade. La gestion de l’incertitude par son influence sur notre raisonnement et nos émotions conditionne la qualité de la pratique.
Conclusion |
À l’ère du modèle médical de la décision médicale partagée, cette étude met en avant une composante essentielle de la pratique rhumatologique qui est l’incertitude, elle en clarifie ses contours et ses particularités.
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Vol 87 - N° S1
P. A199 - Dicembre 2020 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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